Souvenir d’une rencontre dans la neige…

Pas vraiment un secret, mais j’avais promis à beaucoup de personnes avec qui j’ai déambulé dans les montagnes cet été que je leur ferai passer les fameuses photos sensationnelles que j’avais pu prendre en avril dernier.

Promesse tenue, alors que Gala me proposait un parachute doré en échange de ces photos, je donne l’exclusivité à La Balaguère… Tant pis pour le parachute, ça ne sert presque jamais en montagne 😉

Pour localiser un peu l’histoire, nous sommes début avril en Vallée d’Azun, il neige assez sévère au village, et notre chère Éveline Dhelia annonce du beau temps pour le lendemain.

Une bonne occasion de rattraper le temps perdu de cet hiver et de faire un petit tour de ski de rando avant l’arrivée du printemps.

Direction le Cabaliros avec mon copain Yann, et après quelques « anderes » automobiles sur la piste enneigée au-dessus de Sireix, nous voilà skis aux pieds, enfoncés dans 20 cm de poudreuse fraîche de la nuit…. Il fait froid au petit matin, pas une trace dans la neige, sont pas fous les animaux, avec le temps de la nuit ils sont restés à l’abri.

C’est en sortant du bois que nous tombons sur un remue-ménage dans la neige…

Bizarres ces traces, on dirait des traces de chèvres, ou de moutons…. Mais bon elles n’ont rien a faire là en cette saison, surtout un si gros troupeau…. Peut-être des biches ?

Plus loin nous apercevons deux chèvres sur la crête, il doit y avoir un petit mètre de neige là-haut, je me suis toujours demandé quel QI pouvaient bien posséder ces bestioles.

Je suis devant quand nous traversons vers le sommet, et j’aperçois une grosse trace dans la coume en contrebas. Nous sommes encore loin, si gros ça doit être un sanglier, avec un peu de chance il sera remisé plus haut.empreintes de pas d'ours

Plus on s’approche et plus cette trace ressemble à des traces humaines.

Yann me regarde, on ne dit rien, quelques secondes se passent :

–          « A part des traces d’ours, je ne vois pas ce que cela peut être, t’en as déjà vu toi ? »
–          « Non jamais, mais je crois que tu as raison. »

Nous sortons tous les deux les jumelles, les traces sont de ce matin, elles montent directement vers la crête. S’il se balade dans la neige au-dessus, on ne devrait pas le rater.

Rien à l’horizon. On n’aura peut-être plus jamais la chance d’en revoir et en plus elles vont vers notre objectif, suivons-les.

Traces d'ours dans la neige

Traces d’ours dans la neige

Bien sûr, nous n’oublions pas de mitrailler de photos. Nous allons être les stars de la vallée au moins pendant 3 jours, on risque même d’en parler à l’église dimanche…!

Et puis rien à dire au soleil et de dos, je suis assez photogénique 🙂

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Voilà nous sommes sur la crête, et nous n’avons toujours pas aperçu le moussu, mais nous nous apercevons bien vite qu’il se dirige droit vers la corniche, et nous ne sommes pas très chauds pour nous en approcher…

En restant à bonne distance de cette corniche je m’aperçois néanmoins qu’elle s’est écroulée sous le poids de l’ours, mais qu’il a réussi à rester sur la partie haute sans dévaler avec l’avalanche qu’il a déclenché.  Avec le vent qu’il y a eu sur la neige, les traces sont impossibles à voir par endroit, et pourtant il continue à monter, nous reprenons notre recherche.

Et ça tombe bien, il va tout droit vers le Cabaliros, l’ours a dû vouloir profiter lui aussi du paysage, allez savoir !

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Voilà le sommet et nous avons perdu les traces, je m’aperçois néanmoins en me retournant qu’un sillon descend tout droit de la corniche vers Cauterets… Bon visiblement il est passé là, mais c’est trop dangereux pour nous… Sacrément agile cet animal, et ce n’est pas cette fois que nous l’apercevrons.

Il nous reste ces belles photos, et des souvenirs pour les longues soirées d’hiver.

30 ans à courir les montagnes et enfin des traces, comme quoi, tout arrive…

Pour ceux qui viendront chez nous pour tenter leur chance, je pense qu’un petit détour par la grotte de Lourdes en montant ne serait pas superflu… ! Pour voir cet animal mystérieux, il faudra peut-être griller quelques cierges, cela doit pouvoir aider.

Par Guillaume Levrel,
Accompagnateur en montagne pour La Balaguère.
Découvrez nos randonnées en raquettes dans le Val d’Azun.

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