Les nouvelles technologies s’insinuent dans la pratique de la randonnée au point de la modifier en profondeur.

Le randonneur du 21° siècle n’est plus en knikers et chaussettes rouges.

Vêtu de textiles respirant, il est appareillé comme un air bus A320.
Sa pipette agrafée sur le devant en guise de fouragère le ravitaillement en vol. Au nom de l’efficacité il n’éprouve même plus le plaisir de s’arrêter, de poser son sac et de sortir sa gourde pour boire un coup.
Boire ou marcher il faut choisir.

Il est suréquipé d’objets électroniques en tous genres.

Outre donner l’heure, sa montre de poignet est un véritable ordinateur de bord. Elle calcule sa vitesse ascensionnelle et le dénivelé effectué qu’il soit simple ou cumulé.

Il a connaissance des kilomètres parcourus et du nombres de pas.

C’est aussi un appareil de monitoring tel qu’on en trouve dans les hôpitaux
Calories dépensées, rythme cardiaque, tout s’affiche.
A quand une appli spécifique sur la bonne vielle méthode Ogino. On ne sait jamais !

Ne parlons pas de la cartographie embarquée qui remplace la bonne veille carte maintes fois dépliée et aux plis fatigués par l’usage.

Le randonneur contemporain est un obsédé de la météo.

C’est son angoisse.

L’oeil rivé sur son smartphone, il en oublie de regarder les nuages dans le ciel.
Pour peu que soit annoncée une alerte orange (amplement dramatisée par les médias), la nouvelle se répand comme une traînée de poudre et tout le monde reste à la maison.

Cette obsession de la prédiction, le besoin de tout mesurer, de tout quantifier, est une tendance contemporaine.
Cette pathologie (car s’en est une) porte un nom. C’est le Quantified self.
Elle apparaît outre atlantique en 2007.
Il ne s’agit plus de marcher pour soi mais de se comparer aux autres ou à la norme.

Le randonneur contemporain ne marche plus pour se vider la tête. Il doit rester connecté pour prendre des nouvelles du chat !
A la belle époque, après le repas du soir, on prenait le frais assis sur les marches du refuge. Quelques tartarins profitaient de ce public rassemblé pour relater leurs exploits passés présents et à venir. Les inquiets se mettaient en quête de renseignements su l’étape du lendemain. Quelques petits malins, dressés sur leurs ergots faisaient les coqs devant les randonneuses gloussantes du groupe d’à-côté.
Aujourd’hui, foin de tout cela. On assiste à la naissance d’un nouveau comportement.

Le randonneur banché se reconnaît à sa façon de zigzaguer autour du refuge le bras tendu.

On en dit plus : « Où vas tu demain ? », mais « T‘as du réseau ? Réponse : « Là bas sur le rocher ».
Et tout le monde de se précipiter pour faire la queue en bas du dit caillou !

Mais cette électronique embarquée est énergivore. La fin justifiant les moyens, quelques randonneurs n’hésitent pas à « se trimballer » un capteur solaire sur le capot du sac à dos.

randonneur avec chargeur solaire

randonneur avec chargeur solaire

Les fabricants, jamais en manque d’imagination, réfléchissent à une mini éolienne sur le bonnet.
Vaut mieux en rire ! Heureusement, le ridicule ne tue pas 😉

Cet article a été écrit par Gérard Caubet.

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