L’hypothèse n’est pas saugrenue. Plusieurs éléments viennent corroborer cette thèse.

Notamment les imprécisions de la Chanson de Roland et la découverte d’armes médiévales à Selva de Oza, dans la vallée de Hecho, sur le site de la Corona de los Muertos.

armes médievales

La chanson de Roland et la bataille de Roncevaux traînent dans tous les manuels scolaires.

On y raconte que Charlemagne, l’empereur à la barbe fleurie, s’en revenait d’Espagne le cœur léger, certain d’avoir conclu avec le calife Marsile un traité de paix destiné à épargner Saragosse.
C’était sans compter sur la trahison de Ganelon et la perfidie bien connue de Marsile. Ganelon, animé d’une haine féroce envers Roland, convainc Marsile d’attaquer l’arrière garde de Charlemagne au passage des Pyrénées. L’affrontement à lieu le 15 août 778.

La déconfiture est complète. Quand Charlemagne revient sur les lieux son arrière garde est exterminée. Roland git mort, les veines du cou éclatées d’avoir trop soufflé dans son olifant.

Le fait historique de la bataille est relaté trois siècles plus tard dans une chanson de geste, du latin « gesta » traduisible par « action aventureuse ». L’imagination de l’auteur (inconnu) fait glisser l’histoire vers la légende.

A la même époque, les pèlerinages vers Saint Jacques de Compostelle se popularisent.

Un important hôpital sort de terre à Roncevaux.

La chanson de Roland tombe à point nommé pour en « faire la pub ». La localisation de la bataille à proximité arrange bien les affaires des hospitaliers.

Aujourd’hui, le lieu de la bataille est remis en doute L’historien médiéviste espagnol Antonio Ubieto Artega (1923-1990) en a fait son cheval de bataille.
Egalement philologue, il reconstitue l’histoire à partir de l’étude des textes.
Ces travaux le conduisent à penser que le site décrit dans la chanson de Roland ne correspond pas à celui de Roncevaux.

Il émet l’hypothèse qu’elle aurait pu se dérouler dans la vallée de Hecho, plus précisément à Selva de Oza, au lieu dit « la Corona de los Muertos ».

A cet endroit se trouve en plein bois un important gisement mégalithique comprenant plus d’une centaine de cercles de pierre. Les premières fouilles réalisées ont permis de mettre à jour des armes médiévales. Il s’est donc passé quelque chose à cet endroit.

Par ailleurs, le site de Selva de Oza est tout à fait propice à une embuscade. Le défilé de la Boca del Infierno située en aval est un vrai coupe-gorge n’offrant aucune possibilité de retraite. Quelques hommes peuvent suffire à fermer la souricière à ses deux extrémités.

Selva de Oza se trouve également sur le tracé d’une importante voie romaine reliant Lescar, capitale du Béarn, à Saragosse via le col de Pau, Lescun, la vallée d’Aspe et Oloron. La chute de l’empire romain n’est pas si vielle et le « réseau routier » est encore en usage.
Elle aurait pu tout à fait être emprunté par Charlemagne et son armée d’autant qu’aucune voie romaine d’importance ne passe par Ibañeta. La route actuelle a été tracée en 1881.

Affaire à suivre !

Par Gérard Caubet

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