Nocito, un havre de paix.

La Cuenca de Nocito est une vaste dépression géologique correspondant à la haute vallée du Rio Guatizalema et ses affluents. Avant de s’encaisser dans les gorges qui ferment l’aval de la vallée, le Guatizalema recueille les eaux de la Pillera, petit barranco très propice à la randonnée aquatique familiale.

Une couronne de sommets entoure la Cuenca de Nocito. Avec ses 2077m le Tozal de Guara domine largement tous les autres. Son austère face nord est souvent couverte de neige.
Les autres sommets sont plus modestes mais non dénués d’intérêt. Parmi eux le Tozal de San Andres et la Cruz del Santo.

L’habitat est concentré sur 3 villages et SanUrbez.

Jusqu’à l’arrivée du goudron, Nocito n’était accessible que par une piste incertaine. Il aurait pu disparaître sans l’engouement pour le tourisme de randonnée.
Bentue et Used n’ont pas eu la même chance. Désertés par leurs habitants dans les années 65, il s’en est fallu d’un cheveu qu’ils finissent à l’état de ruines. Ils sont aujourd’hui en partie réhabilités.
Dans les années 80, un groupe de jeunes français achète les terres qui entourent le sanctuaire de San Urbez.

San Urbez

San Urbez

Ils bâtissent en auto construction des cabanes dont certaines deviendront plus tard de véritables maisons.

L’empreinte de San Urbez est omniprésente à Nocito.

Le saint homme est né à Bordeaux en 702, d’une mère fervente chrétienne.
Suite à un rezzou sur la ville, il est réduit en esclavage par les galiciens, puis les Maures.
Libéré du joug de la servitude, il part en Espagne délivrer les reliques de Saint Juste et Saint Pasteur, deux enfants martyrisés. Puis il s’installe en Aragon ses reliques sous le bras.
Son passage est attesté à Anisclo, Vio, San martin de Onsera où il prend quelque temps le froc de moine bénédictin.
Il y vit en simple berger dans la solitude et la pauvreté.

On lui attribue le pouvoir de faire tomber la pluie et de dompter les bêtes sauvages.
Une histoire prétend que lorsqu’il gardait ses troupeaux, un nuage sur la tête le protégeait du soleil.

Il meurt à Nocito à l’âge canonique de 100 ans, en odeur de sainteté.
Comme il sied à des saints de grande piété, sa momie est restée intacte, exempte de toute trace de putréfaction. Elle est à genoux car la mort l’a cueilli en position de prière Les témoins parlent d’une peau parcheminée mais restée souple.
Chaque année, sa momie était promenée en procession lors d’une spectaculaire romeria.
Pendant la guerre civile, elle est brûlée devant le sanctuaire. Aujourd’hui la cérémonie perdure, mais seuls les os calcinés font la promenade.

Par Gérard Caubet

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