La Sierra de Guara est un véritable paradis pour la randonnée.

Ce n’est pas pour rien que La Balaguère y a conçu de nombreux circuits. C’est un monde à part. On ne se sent pas véritablement dans les Pyrénées, tout en y étant.
Climat, paysages, histoire et ambiance contribuent au dépaysement.
On peut y marcher toute l’année. L’hiver, le printemps et l’automne sont les saisons les plus favorables. En été, le soleil est généreux. Il faut partir au petit matin et profiter de l’eau fraîche des canyons aux heures chaudes.
Le massif est étendu. Une semaine est nécessaire pour en faire le tour.

Les paysages sont réellement somptueux.

L’érosion a taillé dans le vif et sculpté dans la montagne de magnifiques monuments naturels.
À chaque jour, une découverte différente voire plusieurs.
Le Salto de roldan, les Mallos de Vadiello, la Ventana du Mascun, la Cuca de Bellosta sont autant de lieux qui laissent bouche bée.

La haute montagne se résume au Tozal de Guara. Fort de ses 2077 m, c’est le point culminant du massif. Les pâturages sommitaux sont étonnamment parsemés d’edelweiss. On ne s’y attend pas. Du sommet du Tozal de Guara, la vue s’étend à l’infini sur la chaîne pyrénéenne. En tournant le dos aux Pyrénées, le paysage change du tout au tout. Les plaines grillées du Somontano s’étendent à l’infini.
De mémoire de montagnard, c’est un des plus beaux panoramas que les Pyrénées donnent à voir.

Une des particularités de la Sierra de Guara est l’étonnante densité de villages abandonnés.

Ces ruines vénérables ont fait la réputation de la région dans les années 80. Faute de maintien, et de mesure de sauvegarde, beaucoup sont livrés aux ronces et s’écroulent peu à peu. Une atmosphère de civilisation perdue plane sur ces hauts plateaux. Elle laisse perplexe.

Les causes de cet abandon sont à rechercher dans les vagues successives d’exode qui ont frappé la Sierra de Guara tout au long du XX° siècle.
Seuls les villages de la périphérie ont miraculeusement échappé à ce destin tragique et retrouvé une seconde vie grâce au tourisme et aux subsides européens.
Aujourd’hui, Alquezar, Nocito, Rodellar sont habités toute l’année.

Un remarquable réseau de sentiers réunit tous les villages. Ils témoignent d’un temps pas si lointain où, en Sierra de guara, on ne se déplaçait qu’à pied et à dos de mulet.
Les chemins empierrés et bordés de mur en pierre sèche constituaient alors de véritables artères économiques.
On ne peut qu’être admiratif devant le travail de titan nécessité par leur construction.
Il n’existe aucun coin de la Sierra qui ne soit desservi. Ainsi, au beau milieu de l’Alcanadre, un sentier permettait d’accéder à la Pardina de San Cristobal. Les vieux se souviennent qu’un gisement de gypse y était exploité pour la production de plâtre. On fabriquait du charbon de bois à la Pardina de los Carboneros dans le Barcés.

En Sierra de Guara, l’histoire parle au randonneur à chaque détour de sentier.

L’occupation du massif est attestée dès les temps préhistoriques, comme en témoignent le dolmen de Losa mora ou les peintures rupestres du Rio Véro.
La toponymie est marquée par l’occupation arabe depuis le VIII ° siècle. Alquézar, Guatizalema, las Almunias sont autant de noms de lieux aux consonances ne laissant aucun doute sur leurs origines.
De multiples recoins regorgent d’ermitages. Ils sont tous liés à la Reconquista.
Beaucoup sont encore vénérés à l’occasion de romerias hautes en couleur.

Par Gérard Caubet

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