La Vallée d’Oô, au caractère montagnard bien trempé
Elle fait partie intégrante du Larboust, pittoresque petit pays descendant du col de Peyresourde à Luchon. Pour y accéder, il faut prendre la route des Pyrénées, la quitter à Castillon de Larboust puis s’enfiler dans l’étroite vallée d’Oô, non sans avoir au passage visité la magnifique église peinte de Saint Aventin. Né au village en 778, le saint homme était berger du côté des granges d’Astau. Un jour il tombe nez à nez avec un ours blessé à la patte par une épine. Il le soigne alors qu’aujourd’hui il est plus probable que le plantigrade aurait terminé sa vie en descente de lit. Autre temps, autre mœurs ! Ici les rivières s’appellent des Nestes. Le toponyme n’est pas sans rappeler les vallées d’Aure ou du Louron où il est également utilisé. La vallée proprement dite commence au village d’Oô (968m) puis s’élève en paliers agrémentés de lacs (Oô, Espingo, Saussat et le Portillon) jusqu’à la célèbre chaîne des 3000 du Luchonais culminant au pic de Perdiguère (ou Perdiguro) à 3222 m d’altitude. La Balaguère vous propose de découvrir les lacs de la vallée d’Oô : Espingo, Oô dans la randonnée accompagnée « Luchon-Benasque, belvédères sur les 3000 mètres » ou en liberté « GR10 – Luz St-Sauveur – Bagnères de Luchon (5ème partie)« .

Cirque d’Espingo
La route s’arrête aux granges d’Astau 1139 m. Chaque été, à l’époque de la transhumance, les moutons viennent se faire bénir à la chapelle. Tout donne à penser que les placides ovins n’en ont cure mais que c’est surtout le berger qui a envie de voir revenir ses gigots !
Des itinéraires pour tous niveaux de randonnée
Le regretté Georges Veron, père spirituel de la HRP (Haute Randonnée Pyrénéenne) décrit cette vallée comme un itinéraire pédagogiquement idéal, apte à satisfaire tous les niveaux. Oô et les granges d’Astau pour les touristes ne s’éloignant pas ou peu de leur voiture, le lac d’Oô pour les randonneurs débutants et les familles, (doux euphémisme pour ne pas dire super fastoche), Espingo pour les marcheurs, le lac du Portillon pour les randonneurs et les 3000 enneigés pour les pyrénéistes aguerris. Ainsi, suivant l’endroit où il s’arrête, chacun peut à loisir étalonner son niveau, mesurer ses progrès ou pleurer sur son état de décrépitude.
Pyrène, citoyenne d’honneur du village d’Oô
Une pierre gravée découverte à Oô accrédite la légende selon laquelle Pyrène enceinte d’Héraclès aurait donné naissance à leur fils Python. On y voit une femme nue dont le sexe laisse sortir un serpent lui tétant le sein. De nombreuses mythologies anciennes d’Orient et d’Occident contiennent des analogies entre les reptiles et le sexe. Une forte croyance populaire veut que les serpents aiment particulièrement le lait au point de venir se servir directement au pis des vaches.
Les granges d’Astau 1139 m
L’auberge d’Astau servant aussi de refuge, voit débouler les randonneurs du GR10 en provenance de Loudenvielle par le vallon d’Esquierry réputé pour sa flore. De là, ils auront le choix entre dormir à Astau, ou s’avancer pour l’étape du lendemain. Il leur faudra alors pousser jusqu’au refuge du lac d’Oô voire celui d’Espingo. De là, ils rejoindront le Céciré et Superbagnères avant de se laisser glisser en roue libre jusqu’à Luchon
Le lac d’Oô (1504 m)

Lac d’Oô
Avant de prendre le nom du village, il était appelé lac de Séculéjo. La racine Oô viendrait du gascon « iu » signifiant lac que l’on retrouve dans lac d’Ilhéou à Cauterets ou le lac de Liou au pied du petit pic d’Ossau. Des granges d’astau, l’itinéraire balisé en rouge et blanc aux couleurs du GR10, s’élève doucement à flanc de montagne par un chemin large et confortable. Plus haut dans le bois, la pente s’accentue et aux délicates fragrances des fleurs écloses se mêlent celles plus prégnantes de l’ambre solaire et de l’humanité dans l’effort. L’arrivée au lac d’Oô est un ravissement. Tous les regards convergent immanquablement vers le fond du cirque où la cascade issue des neiges éternelles se précipite en un seul bond de 273 m. Au 19°siècle, en plein boom romantique, tout le beau linge de Luchon venait fréquenter la modeste auberge au bord du lac. La plupart y montaient à cheval, peu à pied comme on le fait aujourd’hui. D’aucuns n’hésitaient pas le placer le lac d’Oô au deuxième rang des sites pyrénéens les plus visités après Gavarnie et le lac de Gaube. A l’époque il fallait s’acquitter d’un péage de 25 centimes pour accéder au lac et débourser 50 de mieux pour louer une barque. Le randonneur moderne plus enclin à l’effort pousse souvent plus haut vers les lacs d’Espingo, voire du Portillon pour les plus courageux.
Le refuge d’Espingo 1997 m
Nécessite une heure de marche supplémentaire depuis le lac d’Oô. Ce qui signifie moins de monde car le tri est déjà fait. Ceux qui choisissent d’y passer la nuit peuvent occuper leur fin d’après midi, à trainer leurs guêtres vers le lac Saussat au pied du pic des Spigeoles. En y regardant de plus près, sa face d’aspect imprenable est barrée par une belle cheminée de 350 m de haut se terminant par un surplomb. Connue sous le nom de « grand dièdre de Spigeoles » elle a été gravie pour la première fois en 1947 après deux tentatives inachevées. Cette voie d’une élégance rare est devenue au fil des ans une grande classique du pyrénéisme. Son succès ne s’est jamais démenti.
Le refuge du Portillon 2570 m
Pour y arriver, il faut se la gagner. Avec ses 4 heures de marche bien tassées, c’est un des refuges, le plus éloigné du fond de la vallée. Pour les montagnards qui l’ont connu, le vieux refuge du Portillon aménagé dans un ancien bâtiment de chantier datant de 1936 manquait de confort mais pas de charme. Il a été remplacé en 1995 par une nouvelle construction plus fonctionnelle. Le refuge du Portillon garde l’accès des Gourgs Blancs 3129 m, du Perdiguères 3322 m et aux Crabioules 3116m. C’est aussi une étape reine de la HRP (Haute Randonnée Pyrénéenne) en provenance du refuge de la Soula par Caillaouas. Par Gérard Caubet Toutes les randonnées de La Balaguère en Haute-Garonne
Ça à l’air bien sympathique, je prends note pour plus tard