Au cœur de la vallée d’Aspe se niche l’un des plus beaux décors des Pyrénées françaises. Un chef d’œuvre de la nature, mariage d’harmonie, de délicatesse et d’esthétique. Sur l’une des marches de ce grandiose amphithéâtre, repose Lescun, village authentiquement béarnais, heureusement préservé du tourisme de masse. Depuis cette merveille de l’architecture montagnarde, s’ouvre à la ronde, un admirable paysage bocager et forestier, délimité par une couronne de cimes calcaires qui contribue à la beauté des lieux. C’est un paradis de la randonnée à pied, à raquettes ou à ski. La Balaguère y propose quelques-unes des ses plus belles balades, notamment « Lescun- Arrens-Marsous en liberté sur le GR10 » .
Aux portes du Parc National des Pyrénées, à 900 m d’altitude, Lescun est aussi une étape importante sur le mythique GR 10 et la Haute-Route Pyrénéenne qui traversent la chaîne de l’Atlantique à la Méditerranée. Mais pour l’heure, intéressons-nous à ce petit coin du Haut-Béarn que chaque saison colore de plaisirs nouveaux et d’invitations nouvelles.
Tout porte ici l’empreinte du pastoralisme : les sentiers, les prés de fauches, les haies et les murets, les granges que l’on appelle ici des bordes. Et bien sûr, il y a les animaux du cirque. Mais ceux-là, qu’ils soient domestiques ou non, jouissent là d’une liberté inscrite dans leurs gènes…
Des demoiselles en dentelles
Ainsi, depuis Lescun, chaque destination nous immerge dans un monde rural encore bien vivant… et tous les chemins mènent au sublime. Les Aiguilles d’Ansabère, que l’on nomme ici « demoiselles », sont à voir absolument pour l’élégance de leur verticalité dolomitique et la fine découpe de leur ligne. Dans ces parois s’inscrivent quelques-unes des voies d’escalade les plus difficiles. Heureusement, tout à côté des Aiguilles, le Pic d’Ansabère (2377 m) reste à la portée des bons marcheurs et le point de vue est superbe ! La partie finale de l’ascension se déroule en partie en Espagne, sur la terre d’Aragon, ancien royaume de la péninsule ibérique.

Les aiguilles d’Ansabère
Symphonie géologique
Autre but de découverte, située sur la voie royale menant au Pic d’Anie : les orgues de Camplong. Une impressionnante muraille de strates calcaires, vielle de 100 millions d’années, que l’on peut longer à la base où parcourir à toutes crêtes en franchissant une brèche qui donne accès au plateau karstique et à d’étroites arêtes rocheuses. Dans tous les cas, le départ s’effectue depuis le refuge de l’Abérouat, situé au dessus de Lescun. C’est dans ce centre de vacances de la Fédération des Œuvres Laïques qu’a été « inventé » en 1946 la première classe de neige de France !
Au premier matin du monde
Et comme les lacs abondent dans les Pyrénées, le cirque de Lescun nous offre celui de Lhurs. Son sentier d’accès traverse de superbes forêts qui étaient fréquentées par l’ours il n’y a pas si longtemps que cela. Le lac, enchâssé aux pieds de trois sommets emblématiques que sont la Table des trois rois, le Billare et le Dec de Lhurs, comble tous les amoureux de solitude et d’espaces sauvages…
Retour aux sources
Enfin, revenons à nos moutons… et terminons ce beau parcours par une ode pastorale et un ultime rendez-vous… aux cayolars d’Anaye. Cayolar désigne les cabanes de pierres sèches construites par les bergers pour la fabrication du fromage en estive. La randonnée, idéale pour une balade en famille, est, dès le départ, servie sur un plateau : celui de Sanchèse, agrémenté d’une magnifique cascade. Puis, très vite le chemin pénètre dans une belle hêtraie avant de rejoindre le val d’Anaye. L’été, la rencontre avec le berger est toujours un moment riche d’échange et de partage !
Par William Boinot
Concepteur-rédacteur et Journaliste
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