Difficile de randonner en Aragon sans croiser la route de San Urbez.

Nombreux sont les lieux, légendes et romerias évoquant son souvenir.
Au débouché de la gorge d’Anisclo, dans le Parc national d’Ordesa Monte Perdido on peut voir un modeste ermitage où il passa une partie de sa vie. Au fond du Cañon de San Martin Val de Onsera., se trouve un monastère où il fut moine. Mais le lieu le plus empreint de sa présence est Nocito. Le sanctuaire de San Urbez abrite sa dernière demeure.

Nombreux sont les lieux, légendes et romerias évoquant son souvenir.

En premier lieu Nocito où il est enterré, mais aussi Albella Sercué et Vio où il fut berger,
Anisclo où il vécut et San Martin Val de Onsera où il prit le froc de moine bénédictin.

Le saint homme est né à Bordeaux en 702, d’un père dont l’histoire n’a pas retenu le nom et d’une mère fervente chrétienne.

Suite à un rezzou sur la ville, il est réduit en esclavage par les galiciens, puis les Maures.
Libéré du joug de la servitude, il s’en va sur les chemins d’Espagne, délivrer les reliques de Saint Juste et Saint Pasteur, deux enfants martyrisés à Alcalá de Henares prés de Madrid. Le danger est grand, l’Espagne d’alors est aux mains des maures.
Jusqu’à sa mort, il ne se défera jamais de ses saintes reliques, les transportant avec lui dans tous ces déplacements.
Bien longtemps après son décès à Nocito, elles sont volées par des habitants du village voisin d’Used, pour terminer leur périple à Narbonne après avoir transité par Huesca.

Une traduction abusive ne doit conduire à confondre San Urbez avec son homonyme Urbain 1°, évêque de Rome en l’an 230 patron des vendangeurs et par extension des ivrognes.

En Aragon, San Urbez vit en simple berger dans la solitude et la pauvreté.

Humble de surcroît, il fuit comme la peste la célébrité et les honneurs. Que quelqu’un se doute de ses connivences divines, il prend ses cliques ses claques et déménage ses pénates, ses reliques sous le bras.

On lui attribue le pouvoir de faire tomber la pluie.

Une anecdote raconte que surpris par une crue, il est coincé sur une berge son troupeau sur l’autre. Il pose sa houlette de berger en travers du rio et traverse à pied sec. Une autre histoire prétend que lorsqu’il gardait ses troupeaux, un nuage sur la tête le protégeait du soleil. On lui accordait aussi le pouvoir de tenir en respect les bêtes sauvages.

Son humilité est sans limites. Une dame bien intentionnée le trouvant mal fagoté acheta pour lui une chemise.
Oser le vêtir de soie lui un simple berger !.
Vexé dans son amour-propre, il condamne l’Aragon à 7 ans de sécheresse.
Mais pensant y être allé un peu fort, il accorde son pardon et fait tomber sur la région des pluies abondantes prometteuses de nombreuses récoltes.

Il meurt à Nocito à l’âge canonique de 100 ans, en odeur de sainteté.

Comme il sied à des saints de grande piété, sa momie est restée intacte, exempte de toute trace de putréfaction. Elle est à genoux car la mort l’a cueilli en position de prière. Les témoins parlent d’une peau parcheminée mais restée souple.
Chaque année, jusqu’au 17 octobre 1936, jour funeste où elle a été brûlée par les républicains, elle était sortie du sanctuaire et promenée en procession lors d’une spectaculaire romeria. Aujourd’hui la cérémonie perdure, mais seuls les os calcinés ont droit à la promenade. Elle a lieu le dernier dimanche de Juin.

D’autres romerias sont vouées à son culte.
Pour invoquer la pluie, il aurait lui-même préconisé de se rendre à Anisclo dans une grotte arrosée de ses pleurs.
Jusqu’au XIX° siècle, les habitants d’Albella, près de Fiscal, s’y rendaient lors longue marche empruntant le sentier de la pluie.

Par Gérard Caubet

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