Une  petite poignée de bouquetins des Pyrénées coulait paisiblement des jours heureux dans le Parc national d’Ordesa Monte Perdido spécialement crée pour leur protection le 16 août 1918. Ils étaient les derniers.

Le bouquetin a fini par disparaître, victime d’une chasse excessive et d’une protection trop tardive.

Bouquetin des Pyrénées

Le 6 janvier 2000, Célia, la dernière femelle représentante de l’espèce, est retrouvée morte le crâne fracassé par la chute d’un arbre.
L’histoire des derniers bouquetins d’Ordesa est à lire dans « Étonnantes Pyrénées ».
Le Parc National des Pyrénées a fait de la réintroduction du bouquetin un des fers de lance  de sa politique. Elle devrait aboutir sous peu.
Il ne faudrait pas aller les chercher trop loin. Les lois de la génétique faisant bien les choses, le bouquetin des Pyrénées (de son vrai nom Capra pyrénaïca) est de la même espèce que celle qui peuple les sierras espagnoles.
Ils y vivent en telle abondance qu’ils sont mêmes chassés. Leur trophée est fort convoité par quelques tartarins fortunés. Les montagnes espagnoles en regorgent notamment les sierras de Gredos et de Beceite. La  « capra pyrénaica pyrénaica » est l’une des quatre sous espèces de la péninsule ibérique.
Les aragonais l’appellent  « Bucardo ».  Il peut peser jusqu’à 80 Kg. Ses cornes peuvent atteindre le mètre.

Sur le papier, il suffirait d’aller en capturer quelques uns, les mettre dans des caisses, charger les caisses sur un camion, et direction les Pyrénées pour les relâcher sans autre forme de procès.

Pas si simple ! Le moment venu, les espagnols se font tirer l’oreille. Leur crainte est qu’un jour ces roublards de français ne se mettent en tête de le chasser, brisant ainsi leur monopole sur cette activité fort lucrative.

Promis juré, croix de bois croix de fer, si je mens je vais en enfer, les français jurent crachant par terre et bras levé devant Dieu, qu’il n’en sera jamais rien.

En juillet 2014, plusieurs lâchers de bouquetins ont lieu en présence d’une brochette d’élus ayant pour la circonstance tombé la cravate.

Ségolène, ministre de l’environnement s’est même déplacée pour honorer l’évènement de sa « royale » personne !

Deux sites choisis. Le premier est Cauterets dans le Parc national des Pyrénées ; plus précisément au plateau du Clot au dessus du Pont d’Espagne. Le second est le cirque de Cagateille au dessus d’Ustou dans le parc régional d’Ariège. L’un et l’autre présentent des biotopes favorables à l’espèce.
Le grand jour à enfin lieu. Au moment crucial, tout le monde retient son souffle, Les caisses s’ouvrent, les bouquetins un peu sonnés par le voyage et les émotions hésitent un moment puis s’élancent à la découverte de leur nouveau territoire, agréablement surpris de ne pas finir en saucisson.

Tout le monde se congratule et discourt. Jean Paul, cheville ouvrière du projet essuie une larme de joie. Au cours de son allocution, la ministre lâche au détour d’une phrase que la réintroduction des ours est suspendue sine die. La colère du pro ours ne se fait pas attendre mais ce n’est pas le sujet. L’instant est aux réjouissances et rien ne viendra les gâcher.

Par Gérard Caubet

Pour avoir peut-être la chance d’observer un bouquetin, La Balaguère vous conseille quelques séjours dans les Pyrénées espagnoles :

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