Pendant les longues soirées d’hiver, les habitants de cette petite région des Pyrénées, que l’on nomme aussi le Lavedan, aimaient se raconter nombre d’histoires et de récits fantastiques…

En voici quelques-uns.

Le serpent d’Isaby

Isaby c’est un joli lac dont l’accès le plus classique et le plus facile se fait depuis la station de Hautacam, au dessus d’Argelès-Gazost.

Voici la légende qui lui est attachée.

En des temps très anciens, un immense serpent hantait les pâturages tout autour du lac. Quand ce dragon se réveillait, il ouvrait son immense gueule et aspirait troupeaux, chiens et bergers.

Cependant, un homme courageux décida de réagir. Il habitait le petit village d’Arbouix, un peu plus bas dans la vallée. Courageux et astucieux, il construisit une forge dans un recoin secret du vallon d’Isaby. Puis, un jour avec l’aide de compagnons décidés, il mit dans le foyer une lourde enclume de métal qu’ils allèrent déposer ensuite devant l’antre du monstre. Celui-ci l’avala aussitôt, comme il l’aurait fait, s’il s’était agit d’un mouton. Le feu se mit dans ses entrailles et il eut tellement soif qu’il but une quantité considérable d’eau dans les torrents voisins. Il en absorba tellement qu’il explosa ! Alors, toute l’eau qu’il avait ingurgitée se répandit au fond du vallon. Ainsi naquit le lac d’Isaby, aux eaux bleues et poissonneuses…

lac isaby

Les pierres du Balandrau

A une quinzaine de minutes à pied du centre d’Argelès-Gazost, le long d’un chemin de randonnée, se trouvent deux gros blocs erratiques déposés là par un ancien glacier lors de son retrait, il y a 15 000 ans. Posés l’un sur l’autre, en équilibre instable, ils ont développé l’imaginaire de certains habitants qui voyaient là l’œuvre d’une fée qui avait pour nom Dauna.

Il suffisait dit-on, de faire bouger la pierre dominante pour qu’elle apparaisse et dispense ses dons magiques. En particulier grâce à des pommes d’or dont elle s’alimentait. Il suffisait alors de lui plaire pour se voir offrir le précieux fruit qui permettait alors de devenir immortel…

Les maçons de Soulom et de Bédouret

L’église romane de Soulom, construite au 12ième siècle, est remarquable par son mur fortifié et sa galerie crénelée à mâchicoulis. Selon la  légende, elle fut bâtie en même temps que la chapelle de Bédouret, par deux maçons qui s’étaient liés d’amitié. Cette chapelle se situe à une demi-lieue en face de Soulom, sur l’autre bord de la vallée, au dessus du château de Beaucens, devenu aujourd’hui le Donjon des Aigles. Ces deux maçons étaient si pauvres qu’ils ne possédaient qu’une seule truelle. Ils se la lançaient à tour de rôle à travers la vallée, avec une telle adresse qu’ils la réceptionnaient parfaitement à chaque fois. Si bien que les deux églises s‘élevèrent simultanément avec une grande rapidité…

La chapelle de Bédouret est tombée en désuétude et il n’en reste plus que des ruines.

L’âne du Pont de Tilhos

Un seigneur de la vallée d’Argelès, vicomte d’Arbouix, s’adonnait à la magie noire dans son château. Son but ? Trouver le secret de la pierre philosophale qui permettait de changer le plomb en or et de prolonger la vie. Les habitants du coin étaient convaincus qu’il avait pour cela conclu un pacte avec le diable. Un jour, voulant s’engager sur le pont de Tilhos qui enjambe le Gave de Pau non loin d’Argelès, le vicomte vit un âne qui lui barrait le passage. Il faut dire qu’à l’époque il s’agissait d’une fragile passerelle qui fut d’ailleurs emportée par une crue de 1760. Tandis qu’il s’engageait sur le pont, l’animal devint énorme, ses yeux flamboyèrent et des cornes lui poussèrent entre les oreilles ! C’était le diable qui, trahissant le pacte, venait réclamer son dû, autrement dit l’âme du seigneur. La bête le poussa pour le faire tomber dans le gave ! Heureusement celui-ci eut le temps de faire un signe de croix et l’esprit infernal s’évapora. Le vicomte retourna aussitôt dans son manoir pour détruire le laboratoire qui se trouvait dans la tour.

Ce manoir du 12ième siècle, le château de Cohitte, existe toujours… et la tour aussi. Situé sur la commune de Beaucens, c’est une propriété privée qui accueille des chambres d’hôtes. Quant au pont de Tilhos, il est devenu un axe majeur qui relie, entre autres, Argelès au Hautacam…

Par William Boinot
Concepteur-rédacteur et Journaliste

Sur ce site Web, nous utilisons des outils propriétaires ou tiers qui stockent de petits fichiers (cookies) sur votre appareil. 

Vous avez le droit de choisir d’activer ou non les cookies statistiques et de suivi. En activant ces cookies, vous nous aidez à vous offrir une meilleure expérience.