Les eaux de Cauterets étaient de tout temps connues pour leurs vertus « emprégnadères ». Comprendre fécondantes.

Il existait même une « Fontaine d’amour » spécialement dévolue à cet usage.
Pour garantir le résultat, il ne fallait pas uniquement boire de l’eau. Il fallait aussi se faire frotter.
L’usage créant la fonction, un métier spécifique a vu le jour, celui de « fretayre » (frotteur)
Apparu au XVI° siècle, et après un boom au XIX°, il a entièrement disparu. En cette période de chômage, pourquoi pas le réhabiliter. Les vocations ne devraient pas manquer !

La clientèle était composée de femmes bréhaignes, terme de vieux français désignait tout à la fois les femmes en mal d’enfant et les femelles animales stériles.
Il s’agissait pour la plupart des cas de femmes de la haute.
Il était admis d’aller aux eaux de Cauterets pour s’y faire frotter comme d’autres chez le coiffeur pour s’y faire coiffer.
Cette pratique était parfaitement conforme aux bonnes mœurs.

Les soins étaient assurés par une escouade de frotteurs assermentés, répondant au nom de « Fretayres ». Ne devenait pas « Fretayre » qui veut. La sélection était rude. Le « fretayre » était choisi par les consuls de St Savin propriétaire des termes de Cauterets.
Il ne s’agissait pas pour le fretayre de « paillarder comme un canard bruyant dans la rivière ».
La fiche de poste exigeait professionnalisme et retenue.

Le « fretayre » était de préférence un homme d’âge respectable.
C’était du moins l’excuse alléguée par les femmes, pour endormir la méfiance d’un mari jaloux.
Mais cette condition d’âge n’était pas éliminatoire.
Une fois tous les barrages franchis, l’impétrant jurait de « faire son devoir sans y prévenir ».
Pour éviter les dérapages qu’on imagine nombreux, son office était entouré d’un luxe de précautions.
Le protocole consistait en massages sur les reins le ventre les membres afin de rendre les organes plus aptes à la fécondation.
Le tout se faisant sous l’eau.

Une singulière omerta règne sur cette pratique ambiguë
Peu de traces sur les « Fretayres », mis à part les oui dires et anecdotes grivoises racontées sous le peignoir.

Cet article a été écrit par Gérard Caubet.

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