Le sentier cathare est une création ex-nihilo.

Dès 1970, naît l’idée de relier à pied Montségur depuis la mer. À l’époque, Il n’était pas encore question de « Sentier cathare ». Elle viendra plus tard, quand le département de l’Aude, en recherche d’identité, s’appropriera sans partage la légitimé du catharisme. Coup marketing génial, car depuis, tout est cathare, même la marche à pied.

En 1984, la randonnée est en plein boom. Le sentier cathare prend corps. Parti de rien, le chantier est titanesque. De nombreux bénévoles s’attèlent au débroussaillage, au balisage. Des hébergements sont créés, un topo édité, les guides formés. Un bel exemple de réalisation.

Ce magnifique itinéraire réunit tous les ingrédients du succès.

Une grande variété de paysages, des châteaux autant qu’on en veut, des petits vins à déguster dans la pénombre complice des chais et le mystère cathare qui imprègne les lieux et les esprits huit siècles après sa disparition.

L’intérêt sportif du sentier cathare ne fait aucun doute. Pas moins de douze étapes sont nécessaires pour le couvrir en totalité. Le parcours est facilité par la présence d’hébergements où les randonneurs sont les bienvenus. De nombreux services, comme le transport des bagages, sont également proposés.
Il commence à l’altitude zéro, dans l’ambiance industrieuse de Port la Nouvelle puis file sur les Pyrénées qui se dessinent à l’horizon, au-dessus des garrigues et des lagunes.

C’est au soir de la première étape qu’on entre véritablement dans le vif du sujet. S’ensuivent deux journées pleines dans les coteaux du vignoble de Corbières Fitou. A Peyrepertuse, finis les petits coups à la sauvette dans les caves viticoles et place à la vraie montagne. On contournera le massif du Bugarach par le sud ou par le nord selon son envie. On traversera les plates étendues du pays de Sault avant de plonger sur Montségur, haut lieu du catharisme et des barbecues géants. De là, deux jours sont nécessaires pour rallier Foix par le Plantaurel

Le sentier cathare est doublement culturel.

Le visible et l’invisible se conjuguent pour lui donner toute sa personnalité.
Par contre, aucune trace du catharisme ne subsiste dans le paysage. Le randonneur doit faire marcher son imagination autant que ces jambes.
Pas un jour sans château.

Perchés sur des nids d’aigle, ils inspirent inquiétude et respect. Leur seule vue met l’imaginaire en mouvement.
Pour rétablir la vérité historique, sachez que ces puissantes citadelles furent faussement attribuées aux cathares. Ce n’étaient pas des bâtisseurs.
La vocation militaire des citadelles était de protéger la frontière française du royaume d’Aragon. Par précaution oratoire, il vaut mieux dire « châteaux du pays cathare » que « châteaux cathares ».

Un petit frère a vu le jour sur la même thématique. Le sentier des bonshommes relie Foix à Berga en Catalogne en une dizaine de jours, après avoir franchi les Pyrénées et la Sierra de Cadi .

Par Gérard Caubet

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