Les eaux thermales remontent à la surface après un parcours souterrain de plusieurs dizaines de milliers d’années.
Ainsi, les eaux de Barèges proviennent d’infiltrations dans le Néouvielle vieilles de 9000 ans. Leur parcours souterrain les a menées à 3500 m de profondeur où elles se sont chargées en éléments dissous. À la faveur de failles naturelles, elles ont entamé une lente remontée. L’exemple de Barèges peut être généralisé à l’ensemble des eaux thermales.
Il est fréquent de constater une odeur caractéristique d’œufs pourris. Elle est due à la présence de souffre dissout. La température élevée et la présence de souffre n’empêchent pas le développement de la Barégine, curieuse bactérie qui se complaît dans ce milieu hostile. Décrite pour la première fois à Barèges, (d’où son nom,) la barégine est précieusement recueillie pour faire des onguents.
Les premiers amateurs étaient les romains. Leur présence est attestée dans de nombreuses stations thermales comme Luchon, Ax ou Capvern. La fin de l’empire marque une période d’oubli. Certaines eaux dites d’arquebusade étaient employées pour soigner les plaies de guerre. Les eaux vulnéraires avaient la réputation de guérir les plaies suppurantes.
Au XVIII ° siècle le médecin pyrénéen Théophile de Bordeu fut le premier à mener des études scientifiques sur les vertus des eaux thermales.
Napoléon III et l’impératrice Eugénie donneront le véritable coup d’envoi du thermalisme. Le train rapprochera Paris des Pyrénées. La plus humble des vallées, pour peu que la nature l’ait dotée du précieux liquide, se verra propulsée au pinacle des lieux à la mode. Les stations sortent de terre. L’architecture thermale change la face des Pyrénées. Toutes les grandes plumes du romantisme viennent « frémir devant les sublimes horreurs » que leur inspire la montagne.
La fin du voyage aristocratique met le thermalisme sur la pente du déclin. Les robes à crinoline cèdent la place aux rhumatismeux. On ne vient plus ici pour se divertir et se montrer mais pour se soigner. C’est l’époque des cures prises en charge par la sécu. Leur déremboursement laissait présager un funeste destin quand un miracle se produit au tournant des années 90 : le thermo ludisme.
Il remet en selle les vieux établissements où plus personne ne venait faire la poussière. Les installations se modernisent, les vielles baignoires partent au rancart et sont remplacées par des jacuzzi, des hammams, des piscines à jets et autres gouzi-gouzi. On vient ici pour se divertir, prendre soin de soi et passer un bon moment entre amis .
Par Gérard Caubet
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