C’est ce que pourraient laisser penser deux faits-divers récents. À quelques mois d’intervalle, deux randonneurs victimes de chute, sont proprement « boulottés » par les vautours avant que les secours n’arrivent. Tout le monde s’en offusque. Ce n’est pas le cas au Tibet où les défunts sont donnés à manger aux vautours sacrés pour délivrer leur âme de leur enveloppe charnelle

Écoutez le témoignage recueilli auprès d’un guide népalais de la Balaguère.

Le 14 avril 2013 une randonneuse dévisse sur une pente herbeuse du pic de Pista au Pays basque, près de Larrau. La chute est sévère, elle meurt sur le coup.
Dans le ciel, des vautours planent. Ils sont à  l’affût de quelque pitance à se mettre dans le jabot.
La randonneuse est une aubaine, ils se précipitent. Le temps que les secours arrivent, le corps de la malheureuse est proprement déchiqueté.

L’incident fait grand bruit dans les colonnes des journaux.
Pourtant le fait n’est pas isolé.

Quelques mois auparavant, le 11 octobre 2011, un montagnard chute au Pic du Midi d’Ossau. Compte tenu de la configuration escarpée des lieux, l’hélicoptère des secours ne peut se poser à proximité du corps. Quand ils y parviennent, les vautours sont passés par là. Il ne reste pas grand-chose de l’infortuné, hormis le casque le baudrier et autres bas morceaux un tantinet  indigestes.

L’incident reste discret. Pour cause, la victime est un Espagnol que personne ne réclame. Par contre, la mésaventure posthume de la randonneuse du Pic de Pista, met en émoi le landernau de la montagne pyrénéenne.

D’ordinaire les vautours passent pour des volatiles plutôt sympas dont on aime admirer le vol majestueux. Le tabou de l’anthropophagie franchi, les vautours sont regardés d’un œil plus inquiet. Tout le monde s’accorde à reconnaître leur rôle d’agent sanitaire de nettoyeur de la montagne. Vu côté vautour, la chair humaine n’est qu’une viande comme les autres.

Façon de relativiser les choses, au Tibet les vautours remplacent officiellement les pompes funèbres. Une fois passé de vie à trépas, le corps du défunt est rituellement découpé par les moines et livré au bec purificateur des vautours. Ce traitement de choc a pour but de libérer l’âme de son enveloppe charnelle.

Une enquête préalable permet de vérifier que la mort n’est pas consécutive à un empoisonnement. Il est arrivé qu’un trépassé ayant ingéré de la mort aux rats ait décimé les vautours sacrés.

Pour peu que le cadavre soit jugé trop maigre, un bon morceau de viande est déposé à ses côtés pour éviter que l’âme ne soit consommée.

Par Gérard Caubet

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