Le gypaète barbu a beau être le plus grand rapace d’Europe (2,80 m d’envergure), il n’en n’est pas moins le plus menacé.

En France, on recense 29 couples seulement. Surnommé « le casseur d’os » à cause de son régime alimentaire un peu particulier, puisqu’il se nourrit essentiellement de charognes auprès desquelles il vient prélever les os. Trop gros pour être ingérés en l’état, le gypaète utilise une technique bien à lui pour les casser : survolant les zones rocheuses, il va lâcher l’os plusieurs fois avant qu’il ne se casse en petits morceaux.

Espèce menacée, la reproduction de ce rapace est la seule issue pour la survie de l’espèce. Mais entre la rigueur des hivers, les intoxications, les collisions contre les câbles, les tirs, et les dérangements liés aux activités humaines à proximité du nid, la reproduction échoue deux fois sur trois, et seulement un poussin sur trois parviendra à l’âge adulte. Pour toute l’Europe, 160 couples sont recensés. Aujourd’hui le gypaète est protégé, présent malheureusement sur la liste rouge des espèces menacées en France. En 1997, un plan de restauration a été instauré dans les Pyrénées.

Voici l’histoire du gypaète trouvé le 16 avril au camping d’Estaing…

©Pascal Ruysscharet

©Pascal Ruysscharet

Ce jour-là, fort mal en point, le mâle a échoué près du camping de Pascal et Viviane Ruysschaert qui ont alerté les secours…

Un petit comité s’est rendu sur place : le garde local du Parc National, suivi par les gardes de l’Office de la Chasse et de la protection de la faune sauvage. Conduit dans un centre de soin, le gypaète était très faible : l’hiver avait été rude, sa maigreur et un abcès à la patte pouvaient compromettre ses jours sans une intervention efficace et un peu de chance.

Gypaete Barbu

©Pascal Ruysscharet

Perfusion, nourriture, traitement antibiotique par intraveineuse : tout est mis en œuvre pour le sauver. Des staphylocoques ayant été découverts dans la patte enflée, la vétérinaire a du réadapter les antibiotiques. La serre n’avait aucune sensibilité. Au 24 avril (source : pour des Pyrénées vivantes), le pronostic était encore très réservé quant à la viabilité de l’oiseau, étant donné les séquelles éventuelles liées à la patte.

Après avoir un peu regrossi, le gypaète a passé quelque temps à régurgiter ses prises de nourritures et par la même occasion ses antibiotiques. Le 28 avril a pourtant  été la date d’une amélioration : prise de nourriture autonome, amélioration de la posture, patte sur la voie de la guérison.

A partir du 6 mai, les efforts sont récompensés : la forme du rapace revient, quelques jours plus tard il a changé de bâtiment et a gagné en souplesse et assurance.

L’oiseau se perche à présent et il mange même avec appétit côtes et queues de bœuf ! Depuis le 31 mai il a été mis en volière, toujours dans le centre Hegalaldia. Retrouvé à 3,9 kg, il reprend régulièrement du poids (4.710 kg récemment) et sa patte abîmée retrouve lentement de la mobilité grâce à des séances d’ostéopathie animale.

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