Crédencial et Compostela sont deux documents spécifiques à Compostelle.
Leur origine remonte aux temps premiers des pèlerinages.
Même après les sérieux liftings récemment opérés, ils sont toujours d’actualité.
La crédencial, dont l’étymologie signifie croyance, est indispensable pour attester de la qualité de pèlerin.
Une subtilité de vocabulaire distingue la Crédencial purement laïque, de la Crédenciale délivrée par une autorité religieuse.
Quant à la Compostela, il s’agit d’une attestation de pèlerinage délivrée sous conditions à l’arrivée à Saint Jacques.
Un peu d’histoire.
Au moyen âge, en lieu et place des états français et espagnols, les chemins de Saint Jacques de Compostelle traversaient une multitude de petits royaumes, plus ou moins indépendants, tantôt en guerre ou en paix au gré des alliances et fâcheries.
Quelque soit l’état des relations, tout le monde s’accordait à ne pas entraver la circulation des pèlerins en route vers Compostelle .
À cette époque, n’existait ni carte d’identité, ni passeport ni fichier centralisé. Le Jacquet devait en permanence pouvoir justifier de sa qualité de pèlerin. Pour cela, il conservait soigneusement sur lui, une lettre de créance de son évêque. C’est l’ancêtre du crédencial moderne.
Le pèlerinage vers Saint Jacques n’avait rien d’un long fleuve tranquille. Le voyage aller-retour pouvait durer longtemps. Les routes n’étaient pas sûres. Loups, bandits et autres détrousseurs de grands chemin constituaient un plus grand danger que celui d’attraper des ampoules.
Pour ces raisons, avant de partir en chemin, le pèlerin était tenu d’écouter la messe et de faire son testament. On n’est jamais assez prudents.
Arrivé à Saint Jacques de Compostelle, il se faisait délivrer une attestation prouvant la réalisation effective du pèlerinage.
Elle était obligatoire dans le cas de pèlerinages effectués dans un but de pénitence.
C’est la Compostela.
Aujourd’hui, La crédencial moderne se présente sous la forme d’un carnet comprenant outre l’identité, des cases à tamponner.
Il est obligatoire pour bénéficier de certains hébergements spécialisés dans l’accueil de pèlerins.
Arrivé à Compostelle, le carnet dûment visé sur les 100 derniers kilomètres avant Santiago, sert de preuve pour obtenir la Compostela. C’est la distance minimum pour être considéré comme pèlerin.
En Espagne, éviter de demander un tampon. Bien que le mot soit entré dans le vocabulaire, on pourrait envoyer à la pharmacie acheter un objet intime exclusivement féminin.
Le terme approprié est « sello ».
Ceux qui randonnent par tronçons peuvent utiliser leur crédential d’une année sur l’autre.
La crédencial s’obtient moyennant une somme modique, auprès des associations Jacquaires ou des autorités religieuses.
La ville de Sarria, à 100 km avant Saint Jacques est le dernier lieu où l’on peut se le procurer.
Pour l’obtention de la Crédencial, vous pouvez être testé sur vos intentions, notamment celle d’aller jusqu’au bout.
Votre comportement se doit d’être irréprochable au risque de se faire retirer le précieux sésame.
La Compostela est l’attestation remise sous conditions aux pèlerins ayant effectué au moins les 100 derniers kilomètres.
Rédigée en latin, la Compostela s’obtient à la cathédrale de Santiago.
Pour l’obtenir, vous pouvez être « sondé » sur votre motivation spirituelle, dans le cas contraire vous n’aurez droit qu’à une simple attestation.
Découvrez Saint Jacques de Compostelle avec La Balaguère.
Par Gérard Caubet