Au dessus de Cauterets, au cœur du Parc national des Pyrénées, il existe un petit paradis de nature qui séduit tout autant le poète contemplatif que le randonneur écolo. Une vallée merveilleuse où les lacs, ultimes cadeaux des anciens glaciers, composent des paysages sublimes. De part et d’autre du sentier qui mène au plus connu de ces miroirs d’eau, des cheminements plus discrets conduisent vers conduisent vers des lieux tout aussi enthousiasmants. Vous découvrirez certains d’entre eux avec La Balaguère lors de la randonnée « Lacs et cascades de Cauterets« .

Le lac d’Estom, un écrin de pureté

Il suffit de passer le pont…celui qui, depuis le parking de la Fruitière, donne accès au val enchanté.  L’été, il y a foule pour rejoindre le lac d’Estom. Il faut dire que le chemin se fait large, et les montées sont douces, accompagnées par le gave qui frémit au soleil. Quel bonheur de se trouver en harmonie avec le décor ! Là, une source vient rafraîchir le bord du sentier, ici un pin « bonzaï » croît sur un rocher et donne à la pierre le pouvoir inattendu de la fertilité, plus loin une cascade anime le paysage d’une vague d’écume permanente…

Lac-Estom

Lac d’Estom – ©William Boinot

Mais voici que la montagne, dans toute sa sauvage rudesse se rappelle à nous : sur une partie de la pente, un large sillon où s’entremêlent sapins et rochers témoigne de la violence des dernières avalanches. Le sentier monte maintenant à l’assaut du verrou glaciaire qui maintient le lac dans son réceptacle. Encore un effort, et à 1804 m d’altitude il apparaît dans sa splendeur originelle. Ses eaux sont parmi les plus transparentes des Pyrénées : on peut en voir le fond malgré les 18 mètres de profondeur ! Mais pour admirer Estom, il faut prendre un peu de hauteur. Alors la nappe turquoise devient un bijou qui s’offre dans tout son éclat.

Le refuge Russel, la petite maison… dans la clairière

A l’écart du sentier battu du lac d’Estom, se trouve cette vieille mais charmante bâtisse qui porte le nom d’un grand pyrénéiste du 19ième siècle, le Comte Henry Russel. L’endroit, posé 500 m au dessus de la vallée est délicieusement reposant : il invite à la méditation…

Pour s’y rendre, il convient d’avancer de ce pas lent et régulier du montagnard qui ménage le souffle et favorise la sérénité. De temps à autre, les effluves balsamiques des pins aux troncs rouges réveillent le sens de l’odorat.

Une heure trente après le départ se présente une difficulté toute relative : sur une bonne centaine de mètres, un pierrier oblige à marcher sur des blocs plus où moins plats et plus où moins gros. Quelques minutes encore et le refuge aux volets rouges pointe le bout de son toit entre les bouleaux. Juste à côté, une fontaine en bois accueille le randonneur et l’invite à épancher sa soif de curiosité par une visite de la maisonnette. Tout y est à la fois simple et chaleureux : une table, des chaises, une cheminée…et à l’étage un dortoir de quelques places. Les randonneurs expérimentés y passent la nuit  avant de repartir à la conquête du seigneur des lieux : l’Ardiden, ce presque 3000 à qui il manque seulement douze mètres !

Les lacs d’Estibe Aute : tout là-haut, comme un secret bien gardé…

Nul panneau n’indique la présence de ces deux nappes d’altitude perchées à 2330 m. Un simple cairn, invisible aux yeux du touriste ou du promeneur, indique le départ de la course.  Mais ce n’est pas tout : le lieu est défendu par une sévère montée et parfois le cheminement se perd dans la végétation rase et la pierraille. Quand de surcroit, les nuages investissent les pentes, il faut une bonne connaissance du terrain pour poursuivre son chemin ! Mais c’est aussi cela la montagne ! Après 3 h 30 de randonnée, apparaissent les deux lacs, occupant tout le cirque qui les accueille. Serti dans la niche de granite, l’eau minérale trouve ici sa plus belle définition. Autrefois, malgré leur accès difficile, les alentours étaient pâturés comme l’indiquent les vestiges de quelques murettes d’enclos. Aujourd’hui, seuls les isards fréquentent ces parages et il n’est pas rare de les voir sur le fil des arêtes, dans ces grands espaces où la nature trouve son plus bel équilibre…

Par William Boinot
Concepteur-rédacteur et Journaliste

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